dimanche 24 mai 2009

Bleu presque transparent

Je continue ma plongée dans le monde de Ryû Murakami, après les Monologues sur le plaisir, la lassitude et la mort et Love & Pop, deux œuvres de la seconde partie de la bibliographie de l'auteur, post 90's.
Je me suis cette fois-ci aux early years, et même au premier roman de Murakami : Bleu presque transparent, avec lequel il s'est fait connaître en remportant en 1976 le prix Akutagawa, à 24 ans, et vendu à un million d'exemplaires en à peine six mois.

Que nous conte donc Murakami dans ce livre ? En une succession de courts, voir très courts chapitres, il expose des tranches de vie d'un groupe d'adolescents paumés, entre baises, partouzes, drogue et alcool.
Au niveau du style, on sent déjà toute la maturité de l'écriture de Murakami, il a bien gagné avec le temps une pratique de la tournure et de la construction plus fine, mais toute la force des mots est déjà là, les descriptions malsaines et les métaphores cinglantes.
Les orgies de ces adolescents (ils n'ont même pas vingt ans) répugnent et fascinent, sortes d'éclairs fanatiques dans l'ennui quotidien qui ronge ces êtres, qui ne veulent pas s'accrocher à une société nouvelle, pleine de mythes et d'américanismes, qui les laisse de côté, et dont tout ce qu'ils retiennent est de tuer ou d'être tuer par l'autre, bien loin de l'innocence de l'enfance.
De temps en temps, le rêve cristallise les espoirs, et du noir complet, l'adolescent s'approche du sublime dans son intérieur, du noir, il mène au bleu presque transparent.


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