jeudi 19 mars 2009

Une remarque à l'Ouest

Ma connaissance d'A l'Ouest rien de nouveau, de l'auteur allemand Erich Maria Remarque, remonte à mon année de 3e, au collège. Notre professeur de français voulait nous faire découvrir la Première Guerre Mondiale, en nous faisant lire un extrait de ce roman aux visées pacifistes. Au-delà de cet extrait, je n'avais rien lu d'autres. A 14 ans, quoi de plus étonnant.
Je me suis souvenu de ce livre lorsque j'ai choisi pour mon sixième semestre le module portant sur la Première Guerre Mondiale et sa mémoire (d'où ma lecture de 14-18, retrouver la Guerre), me disant qu'ajouter un peu de culture littéraire à l'histoire ne pourrait pas faire de mal pour la connaissance du sujet, d'autant plus que le roman ayant été écrit en 1928, il est contemporrain de la mémoire immédiate de l'évènement.

Narré à la première personne par Paul Baümer, un soldat prussien, le roman raconte les liens entre de simples soldats auxquels tout le monde pourrait y identifier un ami, un frère, un copain, dans les tranchés face aux soldats français et anglais. D'un humour bravache, l'on passe sans transition à l'horreur du combat lorsque l'assaut est donné par l'ennemi dans les volutes de poussière renfermant la mort et le sang. Folie, mort, désillusions, les soldats sont confrontés en plus à l'incompréhension des civils qui ne se rendent pas compte de ce qui se passe. La guerre a changé depuis 1870, les guerres balkaniques de 1912-1913 n'étant qu'un prélude au massacre décrit dans ces pages. L'expression est simple mais poignante, et l'on voit ces bons gars tomber comme des mouches autour de Paul, qui n'a en tête que sa survie. Plus la victoire, plus la défense, plus la destruction du haï français. Juste la survie. Car comme l'écrit Remarque, ce ne sont plus que des "hommes-bêtes", qui n'avaient rien en partant à la guerre, que rien n'attend, et qui ne trouveront plus rien à leur retour. Et, prophétique, Remarque met dans la bouche de Paul que cette génération sacrifiée habituée à tuer devrait prendre sa revanche, tôt ou tard.


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