vendredi 27 mars 2009

Seven Days

Mes quelques lecteurs vont finir par croire que je ne m'intéresse qu'à la littérature japonaise, car ce billet a pour sujet la saga de Koji Suzuki, Ring. Je m'étais promis de ne pas faire plusieurs billets à la suite sur des livres venant de Nipponie, mais c'est raté.

J'ai découvert Ring avec le film éponyme d'Hideo Nakata, que j'avais acheté dans un très beau coffret DVD en forme de cassette vidéo comprenant Ring, Ring 2 et Ring 0. Je m'étais d'ailleurs fait enflé de dix euros à la FNAC, mais je n'avais pas osé protester. J'étais jeune et timide, à l'époque. Bref, Ring, magnifique, il fait peur, tout ça. Ring 2 n'a lui rien à voir avec les livres de Koji Suzuki, et Ring 0 n'est que l'adaptation de l'une de ses nouvelles. A noter évidemment les remakes américains, dirigés respectivement par Gore Verbinski et Hideo Nakata, Le Cercle et Le Cercle 2, qui ne valent que pour la sublime Naomi Watts. Il y a également eu deux téléfilms, reprenant cette fois la chronologie des romans. Ces romans, je les ai découvert par hasard à la FNAC, à côté des romans Star Wars, du côté de l'éditeur Fleuve Noir.

Paru en 1991, Ring (Ringu) est le grand succès de Koji Suzuki (il est vrai bien aidé par la sortie du film en 1998). Roman horrifique, thriller fantastique, Ring nous conte l'histoire de Kazuyuki Asakawa, un reporter, qui décide d'enquêter sur la mort mystérieuse d'une dizaines d'adolescents, dont sa nièce. Il est amené à visionner une mystérieuse vidéocassette, qui l'avertit qu'il mourra une semaine plus tard. La condition pour ne pas mourir est malheureusement effacée. Asakawa a sept jours pour trouver comment résoudre ce mystère, ou mourir.
Double Hélice (Rasen, 1995) est centré sur Mitsuo Ando, un médecin obnubilé par la mort de son fils et qui trouve dans l'estomac d'un de ses amis d'enfance dont il doit faire l'autopsie un papier sur lequel est inscrit "Ring"...
Quant à La Boucle (Rupu, 1998), il met également en avant un protagoniste du milieu médical, l'étudiant Kaoru Futami, qui doit faire face à une épidémie d'un nouveau genre de cancer qui attaque aussi bien les humains que les animaux et les plantes. Déterminer à trouver un remède pour sauver son père, Kaoru s'intéresse au projet "La Boucle"...
Enfin, Ring Zero (1999) est composé de trois nouvelles : Un parfum de citron, Un cercueil ouvert sur le ciel et Naissance.

Ring se suffit à lui-même, largement. S'il ne faut en lire qu'un, c'est celui-là : il est une histoire entière au suspens haletant, où le lecteur est entraîné dans cette enquête à rebours, où le septième jour sera celui du verdict. Qu'est-ce que cette cassette ? Comment éviter de mourir ? Une intrigue très bien construite, un style fluide et sans fioriture, Koji Suzuki se contente du minimum pour laisser l'imaginaire du lecteur construire sa propre mythologie.
Si vous voulez vous lancer dans le reste du cycle, il faut faire attention car l'univers de Ring est démonté dans chacun des romans, tout est expliqué, décortiqué. La part de mystère disparait mais, au moins pour Double Hélice, apparait un gigantesque jeu sadique orchestré par cette mystérieuse force qui a créé cette cassette vidéo. Double Hélice est vraiment mon préféré, car on reste littéralement pantois devant les trésors d'ingéniosité de l'auteur. Je pense que la ligne jaune est franchie avec La Boucle, qui possède, je trouve, un scénario aberrant. Attention, le livre est bon, mais l'histoire est tellement à côté de ce que j'avais aimé dans Ring que mon avis est mitigé. Un bon roman, mais sûrement pas la meilleure conclusion pour ce cycle.
Enfin, le recueil de nouvelles est passable, s'évertuant à raconter les origines du mal.
Parfois, il ne faudrait pas tout expliquer et garder le mystère intact.

A noter également un manga basé sur Ring, que j'avais feuilleté et qui ne m'avait guère inspiré, repoussé que j'ai été par les dessins.

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