mardi 7 juillet 2009

Le Silence de la Mère

Je n'ai guère le temps de lire ces jours-ci, entre les festivités de fin d'examens et mon addiction à ce très bon jeu qu'est Fallout 3, je n'arrive que peu à me plonger dans de nouveaux livres, alors que je devrai en ce moment-même être absorbé par Pluie Noire de Masuji Ibuse... Je ne peux parler de nouvelles lectures, alors tant pis, parlons d'anciennes ! Je ne tiens pas à laisser mes lecteurs dépérir sur cette page.

Si je dis "Vercors", la plupart des personnes vont penser au massif montagneux. C'est exactement ce à quoi devait penser Jean Bruller avant d'adopter ce nom comme pseudonyme pendant la Seconde Guerre Mondiale pour écrire et publier ses nouvelles. C'est d'ailleurs lui qui a fondé les Éditions de Minuit en 1941 avec Pierre de Lescure. Bref, passons sur ce cher Vercors, à la vie probablement très intéressante mais qui n'apporte rien ici. En 1943, il publie dans son recueil Le Silence de la Mer une nouvelle intitulée Ce jour-là, que j'ai du lire, 60 ans plus tard, en classe de Seconde. Oui, je sais, cela ne me rajeunit pas.

Cette nouvelle fait 7 ou 8 pages, pas plus, et elle est noyée dans un recueil d'environ 160 pages, dont l'attrait principal, ce qui est mis en valeur aussi bien par le titre que par les commentaires de l'éditeur, est Le Silence de la Mer. Pourtant, elle m'a bien plus marqué lorsque j'ai lu le recueil. Ici, une rafle est vue par les yeux innocents d'un enfant, qui part faire une balade avec son père et quand celui-ci revient, elle a disparu. Il est confié à une voisine, et le père disparait à son tour. Le contexte de l'histoire, la maturité du lecteur font que l'on sait ce qu'il se passe, lorsque l'enfant ne comprend pas. Ce décalage est difficile à vivre pour le lecteur, qui aimerait pouvoir entrer dans l'histoire et expliquer, tout en étant toucher par la candeur de celui qui ne peut se douter de ce qui peut arriver. Une bien belle nouvelle que nous offre Vercors ici, sans prétention mais avec beaucoup de justesse.

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