lundi 7 septembre 2009

Toute une histoire

Je reviens de la Braderie de Lille avec des images de tas de moules plein la tête mais surtout quelques objets forts utiles : une carte et trois livres. La carte est une carte scolaire de géographie des Etats-Unis comme l'on pouvait en trouver au collège pour ceux qui s'en souviennent. Quant aux livres, il y a un tome de l'Histoire de France de Michelet, Des Souris et des Hommes de Steinbeck et surtout un manuel d'Histoire de France de Cours Moyen datant de 1893, que j'ai pu acheté sans négocier pour deux euros ! Deux euros ! Je ne vous raconte pas le grand sourire que j'arborais quand j'ai tendu la petite pièce. Son état est plutôt bon pour un livre de plus d'un siècle, quelques pages qui ne sont plus reliées, et sur deux pages, de petites illustrations ont été découpées par l'écolier qui possédait ce livre.


J'ai du lire la moitié du manuel, principalement les chapitres que j'avais déjà étudié à la faculté et les évènements les plus sujets à caution et je ne peux m'empêcher de relever plusieurs passages qui expriment bien la vision du monde de l'époque, et la vision de l'histoire.

"C'est par le travail, par le long et patient effort des générations qui nous ont précédés que la Gaule, se transformant peu à peu, est devenue ce pays bien cultivé, riche, bien peuplé qui s'appelle la France."

"La Gaule devint alors une province romaine. Elle fut généralement heureuse sous l'administration des Romains. Les empereurs, surtout ceux de la famille des Antonins, firent beaucoup pour la prospérité de notre pays. [...] Ainsi la Gaule avait perdu son indépendance, mais elle reçut en échangela civilisation."

"L'invasion des Huns est une des plus terribles qui aient menacé la Gaule. Ces peuples de l'Asie avaient un aspect hideux."

"Les Arabes, fanatisés par leur prophète Mahomat, avaient conquis l'Afrique, l'Espagne et franchi les Pyrénées."

"La France aurait dû consacrer toutes ses ressources à cette lutte maritime contre l'Angleterre, l'aveir de nos colonies en dépendait ! Malheureusement elle se laissa entraîner dans une guerre continentale. Elle fit alliance, sans aucune raison, avec l'Autriche contre la Prusse que nous n'avions alors aucun intérêt à combattre. C'était une faute capitale ; de désastreux revers en furent la conséquence."

"La Révolution était prévue. L'inégalité des classes dans l'ancien régime, l'arbitraire du gouvernement, les souffrances du peuple l'avaient rendue inévitable."

"C'est dans la Saxe, près de la ville de Leipzig, qu'allait se livrer la mémorable bataille que les Allemands ont nommé bataille des nations. Pendant trois jours, 200 000 Français combattirent contre plus de 300 000 Allemands, Autrichiens et Russes. L'humanité n'avait pas vu encore une telle masse de soldats disciplinés se heurter sur un même champ de bataille. [...] [Napoléon] fut vaincu. L'Allemagne était perdue pour nous. Le sol de la patrie allait être envahie par l'étranger !"

"La France avait payé bien cher sa gloire ; pendant quinze ans, elle n'avait connu d'autre loi que la volonté de l'empereur. Puisse-t-elle ne pas oublier que la dictature d'un homme, fût-il un homme de génie, finit toujours par être fatale au peuple qui la subit ! L'Angleterre n'avait eu ni un Louis XIV ni un Napoléon ; mais, pour n'avoir jamais perdu l'amour et le souci de ses libertés publiques, elle sortait victorieuse d'une lutte qui avait accablé notre pays !"

"Depuis longtemps les Prussiens se préparaient à cette guerre qu'ils prévoyaient. Le service militaire obligatoire leur avait donné une armée considérable."

"L'Assemblée eut la douleur de subit les exigences impitoyables des Allemands vainqueurs. Elle dut céder l'Alsace,la Lorraine et payer une indemnité de cinq milliards. Grâce aux efforts patriotiques de Thiers, Belfort nous fut conservé."

"Il semblait que la France, après de si grandes épreuves, n'eût plus qu'à périr. Elle a cependant trouvé dans la fertilité de son sol et dans le travail de ses habitants de nouvelles ressources."

"Un de ces hardis explorateurs, le lieutenant Francis Garnier, fut assassiné, en 1873, par les bandes sauvages du Tonkin. [...] Le commandant Rivière s'empara de Hanoï, mais, voulant poursuivre avec quelques hommes seulement les bandes sauvages, [...] il tomba dans une embuscade et fut tué."

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